José, artisan de la ville d’Ahualulco de Mercado, Jalisco, travaille la calebasse (el bule ou guaje en espagnol) depuis dix ans maintenant. Avec ce végétal, il créé des lampes, des photophores, des animaux, des verres, des gourdes et encore beaucoup d’autres merveilles qu’il pyrograve ou qu’il sculpte.

       C’est après une vie professionnelle déjà bien remplie (vingt ans chez IBM, quinze ans dans le Bureau du Procureur de Justice de la mairie de Guadalajara et quinze ans dans une fabrique de moteur) et ayant atteint l’âge où il devient particulièrement difficile de trouver un emploi, qu’il commence à développer son artisanat. Mais plus qu’un simple moyen de subsistance, des motivations plus profondes ont poussé José à travailler la calebasse : la préservation d’une tradition et la protection de l’environnement.

       A l’époque préhispanique, les calebasses étaient utilisées pour transporter les liquides, garder des graines ou encore comme ustensiles de cuisine. Depuis, il y eu l’avènement du plastique que nous utilisons quotidiennement. Les calebasses ne servant quasiment plus, leurs cultures, au Mexique, ont drastiquement diminué, au point d’être au bord de l’extinction. C’est dans cet esprit que José travaille, pour remettre au goût du jour une matière première durable et biodégradable avec une histoire de plusieurs siècles.

       José est très épaulé et aidé par sa famille, son artisanat est donc en très bonne voie pour devenir générationnelle. Il emploie également des personnes en situation de handicap à qui il enseigne son art. Ils cultivent eux-mêmes différentes variétés de calebasses. Les plantations ont lieu en mai et les récoltes en janvier.

       La création d’une œuvre se fait en plusieurs étapes et diffère selon son devenir. Après la récolte, la calebasse est vidée, puis en générale, sa première peau est enlevée. Lorsqu’une création est amenée à recevoir du liquide, elle passe par un processus de traitement afin d’éviter la prolifération de champignons ou d’insectes en y introduisant un mélange d’eau et de chaux pendant au moins un mois. Ensuite, José dessine sur la calebasse les motifs qu’il souhaite réaliser. Pour la gravure, il utilise un pyrographe et pour les sculptures, des forets. Les peintures sont faites avec de la peinture acrylique.

       José possède une belle cosmovision, par exemple, sur ses lampes suspendues, il sculpte des soleils sur la partie supérieure, la partie inférieure est faite de graines ou de représentation de fleurs. Son message : « De l’énergie du soleil nait la fleur, du soleil nait la vie ! »

       Actuellement, José est en contact avec la mairie d’Ahualulco de Mercado afin de faire de son artisanat l’identité de la ville en exposant ses lampes dans le centre-ville. L’une des plus grandes fiertés de José est de voir ses créations traverser les frontières et qu’elles soient représentées dans tous les pays du monde !