Les colibris : âmes des guerriers et messagers entre les mondes

Publié le 14 juillet 2023 à 07:00

Les colibris sont de magnifiques oiseaux que l’on peut observer uniquement sur le continent américain. Il en existe environ 350 espèces, dont 57 sont présentes au Mexique. Environ 13 d’entre elles sont endémiques de ce pays.

Ce sont d’excellents pollinisateurs, indispensables à la biodiversité. Malheureusement, à cause de la destruction de leur habitat naturel et du braconnage, leurs populations déclinent. Ce braconnage s’intensifie autour de la Saint-Valentin, certains leur prêtant des vertus mystiques liées à l’amour et à la fertilité. Plusieurs espèces sont aujourd’hui sous protection spéciale.

Néanmoins, venant du monde préhispanique, les colibris sont les protagonistes de beaux contes et légendes tant Mexicas (Aztèques) que Mayas.

Colibris et spiritualité chez les Mexicas

Chez les Mexicas, les colibris représentaient les âmes des guerriers morts au combat. Une légende raconte que Coatlicue, déesse de la Terre et mère de tous les dieux, trouva une boule de magnifiques plumes de colibri. Elle la garda dans sa poche pour les admirer plus tard. Lorsqu’elle voulut les retrouver, elles avaient disparu, et elle se rendit compte qu’elle était enceinte, fécondée par l’âme du guerrier que le petit corps du colibri contenait.

Cet enfant mystique, Huitzilopochtli (qui signifie « le Guerrier ressuscité du Sud »), dieu du soleil et de la guerre, naquit déjà adulte, armé, et orné de plumes de colibri. Il tua sa sœur Coyolxauhqui et ses 400 frères qui tentaient d’assassiner leur mère, ne supportant pas l‘idée qu’elle puisse avoir un enfant qui ne soit pas de leur père. Le colibri est donc considéré comme le nahual (forme animale) de Huitzilopochtli, et il symbolise la renaissance du guerrier.

Le colibri, création divine et messager sacré chez les Mayas

Dans la mythologie maya, les dieux avaient déjà tout créé : plantes, pierres, animaux… tous déjà chargés d’une mission. Mais aucun être pouvant transmettre leurs pensées et vœux entre la Terre et l’inframonde.

N’ayant plus d’argile ni de maïs pour façonner un nouvel être, ils taillèrent une flèche dans une pierre de jade et soufflèrent dessus. Cette flèche devint vivante : le premier colibri.

Cet oiseau était tellement beau que les humains tentèrent de le capturer pour ses plumes, ce qui provoqua la colère des dieux, qui jurèrent de punir quiconque s’attaquerait à eux. Depuis, les colibris sont non seulement protégés mais aussi chargés de transmettre les bonnes pensées d’un humain à un autre, y compris celles des âmes défuntes à leurs proches vivants.

Une croyance encore bien vivante

De nos jours, cette légende perdure : apercevoir un colibri signifie qu’un être cher disparu vous rend visite pour vous transmettre un message réconfortant.

Un symbole de vie, d’amour et de lien entre les mondes

Qu’on adhère ou non à ces croyances, observer un colibri reste une expérience magique. Leur présence éveille une joie sincère. Protégeons ces merveilles ailées, témoins vivants de la culture et de la spiritualité mésoaméricaines.

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